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LE MONDE SELON GUENNARO

LA COLONISATION A-T-ELLE SAUVÉ OU RUINÉ L’AFRIQUE ? (2)

May 12 2018 , Written by Guennaro Published on #Histoire, #Chronicles, #Afrique

Ce article est le second de la serie de cinq (5) relatif au regard porté sur la colonisation.

Il sera essentiellement consacré au contexte de l’Afrique du XIXe siècle. Il est erroné de jeter un regard sur la colonisation depuis la perspective actuelle car cela fausserait inexorablement notre raisonnement. En effet, les conquêtes coloniales ne sont pas intervenues dans l’Afrique telle qu’on la connaît aujourd’hui. Comme le dit l’adage « autre temps, autres mœurs. » Il faut donc pour comprendre la colonisation, devoir comprendre l’Afrique a laquelle elle s’en est prise.

  1. Contexte général
Nzinga Nkuwu (Jean Ier du Kongo)

En 1591, quand les troupes du Songhaï marchèrent contre celles du Maroc à Tondibi, elle ne s'attendaient pas à entrer dans l'histoire du continent noir. Ou du moins,  pas de cette manière là. Car il y eut un avant et un après Tondibi. Si le nom, Tondibi, ne renvoie à rien dans votre esprit, il fut synonyme de déchéance pour l’histoire ouest-africaine. En ce qui concerne l’Afrique centrale, l’évènement marquant est l’affaiblissement du royaume Kongo par les portugais à partir de 1561 à la mort du roi Jacques Ier du Kongo (1545-1561). Cette époque exposa l’Afrique traverse une période de guerre quasi-perpétuelle durant laquelle, en l’absence d’État central et fort, les chefs militaires se livrèrent à des guerres fratricides, anarchiques et sans merci, plongeant l’Afrique dans un cycle de violence gratuite et sauvage où Les prisonniers de guerre, comme c'était le cas pendant des siècles, furent vendus en esclavage. Ainsi, dans un contexte international marqué par la découverte de l'Amérique et le début de la traite atlantique, l'économie africaine s'est progressivement présentée comme le fournisseur d' « êtres humains ».

NB : Cependant, il est a remarquer que la traite atlantique n'a jamais introduit un phénomène nouveau (le commerce d'êtres humains) : il a seulement créé une nouvelle route pour un trafic d'esclaves déjà très présent sur le continent. En Afrique, le commerce des esclaves remonte à des siècles. La vente d'êtres humains faisait partie du système judiciaire africain. En effet, seuls les coupables de crimes graves ou les individus menaçant la stabilité des sociétés étaient vendus comme esclaves.

Noirs capturés pour être vendus en esclavage

Aussi, profitant du fait que la demande d'esclaves par les européens continuait de croître, les conflits se muèrent de conflits de conquêtes ayant pour but le rétablissement de l'ordre dans la région aux conflits menés pour capturer les êtres humains et les vendre comme esclaves. Ce commerce de la honte, permit de générer des capitaux énormes grâce au sang et à la souffrance de leurs frères qu’ils livraient sans regret en pâture à des esclavagistes étrangers qu’ils soient européens ou arabes confortablement installés dans leurs forts côtiers ou dans leurs luxurieuses demeures des villes du sahel.  Ces fortunes permirent de bâtir de nouveaux États forts et militairement puissants. Mais ces États n'étaient que des parasites. Il s'agit entre autre de l'Ashanti, l’Oyo et du Dahomey, Zanzibar etc.

  1. Contexte particulier des africains
Traite arabe

Dès lors que la guerre était devenue pernicieuse pour l’Afrique, une période de déliquescence dans laquelle des noirs traquaient d’autres noirs pour les vendre à des blancs qu’ils soient arabes ou européens s'ouvrait. Des siècles de ce trafic perturbèrent la structure démographique du continent africain. La traite elle-même n'était rien d'autre que l'exode forcé de millions de personnes (hommes et femmes en âge de procréer). Certains chercheurs  dont Enrique Peregalliaffirment même qu'entre le XVe et le XIXe siècle, le continent a perdu plus de cent millions  (100 000 000) d'hommes et de jeunes femmes. En plus de ceux qui ont été effectivement déportés, il faut comptabiliser ceux qui ont perdu la vie pendant les captures, les guerres internes, les soulèvements et le voyage. Ces dernières catégories peuvent valoir un total de 20,625,000 Africains ayant perdus au continent au cours de cette période.

Monument aux esclaves, Stone Town, Zanziba

Traqué au Nord ou au Sud pour soit être livré à une marche forcée dans des caravanes traversant cette zone aride qu’est le désert du Sahara dans le premier cas ou aux cales des navires pour une traversée sans retour de l’Atlantique dans le second. Pris au Nord comme au Sud, la finalité était la même, finir esclave. En d'autre termes, un sous-homme destiné à courber l’échine, ou subir les coups de fouet.

L’africain a dû, pour ses raisons, fuir et se terrer comme une bête sauvage toujours plus loin.

Affiche pour une vente d'esclaves

 Loin de la terre de ses ancêtres, se lançant dans une transhumance interminable à la recherche d’un endroit tranquille ou mener une existence paisible afin d'échapper à la capture et à l'esclavage.Il fuyait loin de ses frères africains qui le considérèrent juste comme une marchandise à vendre au plus offrant. Son périple le conduisait la plupart du temps dans des régions où l'agriculture, la chasse n’étaient pas toujours possibles.

Au plan social, l'Afrique du XIXe siècle est caractérisée par de graves inimitiés parmi les populations qui pratiquaient et ont subi ce phénomène ainsi qu'un climat de grande insécurité qui si profondément ruiné l'Afrique. 

 

 

 

Telle était l'Afrique du XIXe siècle.

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